



L'exil est rond
Un cercle, un anneau :tes pieds en font le tour,
tu traverses la terre,
et ce n'est que la terre,
le jour s'éveille
et ce n'est pas le tien,
la nuit arrive :
il manque tes étoiles,
tu te trouves des frères :
et ce n'est pas ton sang.
Tu es comme un fantôme qui rougit
de ne pas aimer plus ceux qui t'aiment si fort,
et n'est-il pas vraiment étrange que te manquent
les épines ennemies de ta patrie,
l'âpre détresse de ton peuple,
les ennuis qui t'attendent,
et qui te montreront les dents dès le seuil de la porte...
Pablo Neruda - L'exil in Chants libres d'Amérique Latine


Il semblerait que nous n’ayons pas les moyens financiers de subvenir aux besoins les plus élémentaires des humains en détresse. De l’autre coté nous avons des millions pour constuire des kilomètres de murs, de miradors. Nous en sommes arrivés à encercler de barbelés des forêts, de peurs que des humains viennent y trouver un abri.


Plus de 500 CRS résident en permanence aux abords de Calais, logés par l’état dans des villages vacances famille, alors qu’une poignée de jeunes migrants, errent sans pouvoir subvenir aux besoins les plus élémentaires pour survivre dans la dignité.






La France, pays de Jaurès, de l’Abbé Pierre est bien loin de nous. Cette France, ce pays qui a décapité les Rois, rédigé la déclaration des droits de l’homme a-t-il perdu la tête?

Photographies: Calais, 2017