Projections

 

 

Post Scriptum

 

 

Déménager c’est ranger, trier, redécouvrir des cartons qu’on avait oublié de défaire et c’est aussi s’alléger. Les livres eux par contre, passent d’une bibliothèque à une autre, ils me suivent. Leur seule présence souvent me rassure. Mais avant de partir, en les classant c’est aussi l’occasion d’en rouvrir certains.

 

 

Ainsi en février, j’ai à nouveau parcouru le catalogue de l’exposition "Les Déchirures de l’histoire" réalisée par Philipe Cyroulnik au 19 CRAC, exposition à laquelle j’avais eu l’honneur de participer avec mes premiers travaux réalisés en Palestine et en Israël.       

C’est alors que j’ai déplacé et consulté mes archives de reportages pour la presse internationale et celles des voyages que j’ai poursuivis après cette publication. Les mots de Philipe Cyroulnik à propos de mon travail "Etat de Siège", réalisé avec Mahmoud Darwich et publié chez Actes Sud firent écho à la situation d’aujourd’hui: « Cette écriture de la lumière se nourrit de l’expérience du temps, de l’instant, de la mémoire. Ainsi des scènes de la vie quotidienne aux photos de paysage, toutes les marques d’une occupation, toute sa violence font figure dans le champs du paysage…».

 

  J’ai réuni des carnets de routes, des archives retrouvées, quelques Polaroids réalisés à mes retours, des lettres ainsi que des photographies effectuées en 2005 lorsque j’ai décidé de faire le tour de la bande de Gaza pour essayer, coûte que coûte, d’y entrer par le sud au poste frontière de Rafah, coté égyptien, puis par le nord, en Israël au poste d’Eretz.

 

 

 


  Après avoir traversé le désert du Sinaï, pour rejoindre Taba, seul poste frontalier ouvert entre l’Egypte et Israël, une douanière m’a longuement interrogé en me montrant une carte de la région et m’a demandé avec ironie de lui montrer sur une carte du monde où se situe la Palestine. Stupéfait je pris conscience le l’absence de ce pays sur les cartes officielles. 

  C’est alors que mon propos devint une évidence.

 

Construction de Maale Adumin, la plus grande colonie Israélienne, sur les terres des Bédouins Jahalin en Cisjordanie , 2002.

 

Ces images sont le fruit d'une dizaine de voyages entre 1997 et 2005 en Cisjordanie, Gaza, Jordanie et Egypte. Elles prolongent la première partie, Etat de Siège, publié chez Actes Sud avec le poète palestinien Mahmoud Darwich en 2004. Je tiens ici à remercier chaleureusement les personnes qui ont cru, soutenu  et motivé mon travail: Solange Brand, Claudine Maugendre, Magali Jauffret, Armelle Canitrot, Alain Julien, Alain Mingan, Elias Sanbar, ainsi que Leica Camera et Fujifilm pour leurs soutiens matériels. 

 

 

Enraciné

 

C’est la vie qui provoque les rêves et invite à l’art, à ce que nous percevons, notre langage, nos actions.

C’est bien la vie qui produit ces images, ce vécu, l’essentiel.

Bien plus que le sens de l’art dont il faut se méfier, faire des écarts, garder une distance, se méfier, résister.



 

 

Je ne me suis jamais vu comme un conteur, ce n’est pas comme ça que mon esprit fonctionne quand je regarde le monde.


Au lieu de ça j’ai tendance à me délecter des couches visuelles qui interagissent entre elles pour créer un ensemble chaotique.



Photographies:  Bretagne, Pays basque, Drôme, Cévennes 2018 - 2022

 

 

Streetpulse Rencontres d'Arles

 

En 2003 avec notre collectif  international Tangophoto et nos amis Belges de Blowup avons initié le projet "Walk on the Web Side", des projections, des installations ainsi que des workshops dirigés par Claudine Maugendre.

Devant le succès et l'énergie rencontré, les rencontres d'Arles, alors dirigé par François Hebel ont décidé d'étendre notre projet l'année suivante au quartier de la roquette et de créer ainsi les incontournables Nuits de l'Année.

 

 

Expérimentations 

Ce diaporama ressorti des disques durs est le dernier de ceux que nous avons réalisé avant de dissoudre notre collectif.

ArtPress, une dizaine d’années plus tard est revenu sur ces années expérimentales:

Vivre la photographie. Le collectif à l’épreuve de l’auteur.

« Il serait pourtant excessif de décréter que les collectifs de photographes ont échoué à promouvoir de nouvelles méthodes donnant lieu à de nouvelles formes. Car certains, qui ont joué le jeu du collectif et de la collaboration, y sont parvenus. 

Tangophoto a expérimenté des manières inédites de montrer les travaux de ses membres. Né en 1996, le collectif a multiplié les modes d'apparition collective sur le Web : blogs, sites dédiés, podcasts.... Il a aussi développé un type d'expositions à la manière de work-in-progress collectifs et conviviaux. 

Testé aux Rencontres d'Arles 2003 avec le collectif belge BlowUp, repris à Hambourg quelques mois plus tard, Walk on the Web Side transformait l'espace d'exposition en lieu d'échange entre les photographes et les visiteurs. Les travaux des uns et des autres, y compris d'autres photographes, professionnels ou amateurs, y étaient discutés et montrés, en constante évolution, sur des écrans, affichés aux murs ou sous forme d'auto-éditions. La journée était aussi un temps de préparation des projections nocturnes sur grands écrans. Si Tangophoto a initié de nouvelles formes de diffusion, l'éclatement international de ses membres l'a sans doute empêché de mettre en œuvre des productions collectives. Ces dernières sont au final assez rares, surtout celles qui impliquent la totalité des membres d'un collectif. Tendance Floue en a fait son signe distinctif.


Tendance Floue et Tangophoto sont parmi les collectifs à avoir poussé le plus loin les expériences collaboratives. Leur apport est, ni plus ni moins, d'avoir proposé de nouvelles manières de vivre la photographie, les deux collectifs ayant pourtant des fonctionnements opposés. »


Etienne Hatt - Artpress n° 40 février 2016